Holà Bolivia : Potosi et Sucre

Potosi et les mines d’argent

 Après 3 bus de nuit (et oui c’est compliqué d’aller d’Iguazù à Potosi en Bolivie!), 12h d’attente à Resistencia (la gare de bus la plus glauque d’Argentine), un arrêt à Salta (le temps de se rappeler des souvenirs, de poster quelques cartes et de manger des délicieuses empanadas), un passage de frontière et un dernier bus de nuit (bolivien cette fois-ci) on arrive fiers mais pas au top à 4h du mat’ à Potosi à 4090m d’altitude! (la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde) Par chance on trouve rapidement une auberge où l’on finira notre nuit!

Potosi est connu pour sa mine d’argent, le « Cerro Rico« , le plus grand gisement d’argent de l’histoire de l’humanité, exploité depuis l’arrivée des colons espagnols au XVI ème siècle!

Aujourd’hui heureusement ce ne sont plus des esclaves qui y travaillent pendant 4 mois d’affilés sans voir le jour comme 400 ans auparavant mais des mineurs rattachés à des coopératives. Néanmoins les conditions de travail sont précaires et il n’y a franchement aucun contrôles de sécurité, les mineurs y sont exposés à de nombreux produits toxiques!

Il est aujourd’hui possible de visiter une des nombreuses mines présente sur le « Cerro Rico » avec une agence et c’est alors qu’une grande question se pose pour tous les touristes de passage à Potosi: « est-ce qu’il n’y a pas un côté un peu voyeur et gênant à visiter une mine? ». Car aller visiter une mine c’est quand même accepter d’observer des mineurs travaillant (pendant que toi tu les regarde) dans des conditions très difficiles et généralement ne dépassant pas les 50 ans d’espérance de vie…

On n’a pas la réponse à cette question mais parce qu’il nous a semblé intéressant de comprendre le dur quotidien de ces gens et ce que signifie réellement être dans une mine (surtout pour moi « mineur de formation »!;) ), ne serait-ce que quelques heures, on a décidé de faire la visite sur une demi-journée.

Et on ne regrettera pas! C’est vraiment impressionnant de rentrer dans une mine, de n’être plus guidé que par sa lampe frontale, et de passer de grands silences à des bruits assourdissants des tuyaux à haute pression qui longent les chemins ou des chariots des mineurs poussés à toutes vitesses sur les rails, ou encore les bruits lointains mais peu rassurants des dynamites qui explosent un peu partout dans la mine pour y extraire l’argent. Les explications du guide sur l’histoire de la mine, les conditions de travail, les croyances et les offrande faîtes au « Tio » (statues présentes un peu partout dans les mines et représentant un diable) furent très intéressantes. Par contre on ne vous cachera pas qu’on se sentait un peu mal à l’aise avec les mineurs, il était difficile d’avoir un échange autre que « Holà, Como estas? » et les sacs de feuilles de coca ou bouteilles de soda donnés comme cadeaux. Car oui avant toute visite de mine, votre guide vous emmène au « marché des mineurs » où vous serez fortement encouragés a acheter des petits cadeaux. En général ce sont des feuilles de coca et des bouteilles de soda mais on nous a aussi montré l’alcool que boivent les mineurs… ça donne pas vraiment envie!

 

Petite parenthèse sur les feuilles de coca: celles-ci bien qu’utilisées pour faire la fameuse cocaïne ne produisent pas le même effet. Elles sont utilisées de deux façons par les Boliviens: en les mastiquant (et en formant une boule de feuilles de coca entre la joue et la gencive) ou en infusions. Les propriétés de la feuille de coca sont multiples. Les Boliviens l’utilisent (et plus particulièrement dans la mine) pour son effet coupe faim et excitant.  Si vous venez en tant que touriste dans toutes ces régions hautes en altitude, sachez qu’on vous en proposera aussi pour vous aider à combattre le soroche, le mal d’altitude ! Et pour l’avoir testé on peut vous dire que c’est efficace.
Après cette visite qui nous laissera tout de même un avis mitigé, on ira aussi visiter une source d’eau chaude naturelle, el « ojo del  inca », à une vingtaine de kilomètres de la ville, où l’on pourra apprécier des magnifiques montagnes de toutes les couleurs.
La ville de Potosi est très sympathique avec de nombreux bâtiments datant de la colonisation dans le petit centre-ville. Ça nous a fait plaisir de retrouver un marché local pour acheter des fruits et légumes et de pouvoir manger sur le pouce les spécialités boliviennes 🙂 Chose qui nous a étonné, les boliviens mangent régulièrement dans la journée mais en fonction de l’heure on ne trouve pas les même choses dans la rue. Le matin c’est les Saltenas (sorte d’empanadas sucré/salé typiquement bolivien, délicieux!), les empanadas, les pains de toutes sortes et les jus de fruit, le midi c’est plutôt poulet frit avec des frites, soupes avec des pates, du riz ou des pommes de terre, et enfin l’après midi on trouve du popcorn ou des chips ainsi que des cacahuètes. Comme vous pouvez le remarquer ils font plutôt dans le light 😉
Du fait de l’altitude on se reposera aussi beaucoup les premiers jours!
On prendra ensuite un bus de quelques heures pour rejoindre Sucre. Petite anecdote: le moteur cassera en chemin mais heureusement on pourra monter dans un autre bus! 

Sucre et la libération de l’Amérique latine

La ville de Sucre est bien plus grande que celle de Potosi et est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. En arrivant en bus dans la ville, on a du mal à comprendre d’où lui vient son surnom de « Ciudad Blanca » (ville blanche), car on voit se suivre des maisons en briques oranges pas terminées… Mais arrivés dans le centre ville , on comprend mieux. Le centre ville, patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1991 est vraiment superbe, il n’y a que des beaux bâtiments anciens et églises (et en très bon état pour la plupart) qui font penser à l’Espagne!

 

On visitera avec William un guide/chauffeur, la très belle région autour de Sucre. On observera des formations rocheuses étonnantes ainsi que le cratère de Maragua (dont on ne connait pas avec certitude l’origine de sa formation) et des empreintes de dinosaures figés dans la pierre! Malheureusement le temps sera très changeant entre brume, pluie et un peu de soleil (apparemment c’est souvent le cas dans cette période de l’année en Bolivie) donc nous n’aurons pas toujours le temps de profiter des différents sites autant que l’on aurait aimé. Malgré le temps très changeant, cette journée avec William nous aura permis d’en apprendre un peu plus sur la culture Bolivienne et l’histoire du pays. Anecdote sympa: quand je lui ai demandé pourquoi toutes ces maisons à l’entrée de la ville de Sucre ne semblaient pas terminées il nous a raconté que les taxes d’habitations de la ville sont 2 fois moins chères si votre maison est encore en construction. Du coup, les Boliviens sont malins ils ne finissent pas leurs maisons pour payer moins de taxes !

 

Sucre est une ville où il fait bon vivre, on y mange bien et de la cuisine variée! On a eu la chance de tomber sur un Bed&Breakfast tenu par une famille adorable et pleine de bonnes adresses, on s’y sentais bien!

On fera aussi la visite de la Casa de la Libertad, musée très intéressant pour comprendre l’histoire de l’indépendance de l’Amérique Latine et de la Bolivie (qui existe seulement depuis 1825!). Mais aussi bien entendu notre 10km hebdomadaire (ici) un peu différent cette semaine!

 

Après donc quelques jours agréables, on part direction La Paz, plus haute capitale du monde !

 

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Potosi
Felcar GH, 10 USD (chambre double avec petit dej)
Sucre
Santa Cecilia B&B, 17 USD (chambre double avec petit dej)

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